Une immersion au cœur de l’histoire du mariage du président Gamal Abl Al Nasser

Une immersion au cœur de l’histoire du mariage du président Gamal Abl Al Nasser

Après avoir reçu son diplôme de l’Académie militaire, le président Gamal Abd Al Nasser a commencé à adopter un mode de vie en raison duquel il est devenu le dirigeant national immortel, comme beaucoup l’appelaient. 

Madame Tahia Kazem écrit ses mémoires intitulées : « Souvenirs avec lui… Hommages à Gamal Abd Al Nasser ». Elle y raconte comment il lui a demandé en mariage : Il y avait une amitié qui remonte à longtemps entre nos familles. Il venait avec son oncle et son épouse qui connait ma mère. Il rencontrait mon deuxième frère et parfois, il m’a vue. Il m’a saluée alors. Quand il voulait me demander en mariage, il a envoyé son oncle et sa femme. À cette époque, il était lieutenant. Mon frère, considéré être mon tuteur après la mort de mon père, refusait au début puisque ma sœur ainée n’est pas encore mariée. Gamal partagé ce même point de vue, disant qu’il ne voulait pas se marier jusqu’à ce que ma sœur se marie. Ma sœur s’est mariée après un an, mais même après son mariage, mon frère a refusé. Je pensais que j’ai le droit de refuser celui que je ne veux pas, mais je n’ai pas le droit d’épouser celui que je veux. Au fond, je voulais épouser le lieutenant Gamal Abd Al Nasser.

L'épouse du défunt président ajoute : Quelques mois plus tard, ma mère est décédée, alors je vivais seule avec mon frère, car mon deuxième frère était à l’étranger. Mon frère était chargé de gérer ce qui restait de mon père, qui était en quelque sorte riche. Mon frère était cultivé, diplômé de la faculté de commerce. Il s’occupait de toutes activités financières. Il était extrêmement sérieux à la maison, même s’il avait son propre mode de vie à l’extérieur. Je suis restée quelques mois avec mon frère, j’étais seule. Mes sœurs m’a visité de temps en temps, et un jour ma sœur est venue et nous a dit que l'oncle de Gamal et sa femme lui ont rendu visite et ont demandé de mes nouvelles. Ils lui ont même dit : « Gamal veut épouser Tahia ». Ils ont demandé qu’elle informe mon frère. Mon frère a accepté, en disant : Nous avons été toujours des amis, plus proches même. Il a fixé une date pour les rencontrer, c’était 14 janvier 1944.

Elle continue : J’ai rencontré Gamal avec mon frère. La date des fiançailles, la dot, tous ces préparatifs, on a décidé qu'ils seront dans une semaine. Certainement, cette conversation a eu lieu après que je suis sortie du salon, après avoir y était assise pour quelques moments. Le 21 janvier 1944, mon frère a organisé un dîner. On a invité mes proches, son père et bien sûr son oncle et sa femme. Gamal m’a offert la bague, expliquant qu’il avait écrit la date du 14 janvier, le premier jour où il est venu me rendre visite. Il a ajouté que lorsqu’il est venu nous visiter, il ne venait pas voir si je lui plairai ou non – comme c’était l’habitude à l’époque – c’est ce que j’ai compris de ses paroles. Mon frère lui dit que le mariage aura lieu après qu’il aurait terminé la préparation de la maison, et qu’il peut me visiter une fois par semaine en présence de ma sœur aînée ou en sa présence, et puisque mon frère n’était pas présent trop à la maison, c'était ma sœur qui venait, même avant son arrivée. Gamal a accepté tout ce que mon frère lui demandait, et il a exprimé son désir de sortir avec moi, certainement, accompagné de ma sœur et de son mari. Mon frère a accepté. Gamal n’aimait pas de sortir pour s’asseoir ou marcher tout simplement, il préférait qu’on aille au cinéma ou au théâtre, surtout le théâtre Al Rihany. Comme je n’ai pas trop vu, tout était nouveau pour moi. D’ailleurs, Gamal n'aimait pas perdre de temps sans rien faire. Nous prenions un taxi et quand nous sommes allés aux cinémas ou aux théâtres, nous nous sommes assis toujours à la baignoire ou à la loge. De plus, nous avions l’habitude de dîner chez nous après notre retour. 

L’épouse du défunt chef se souvient ensuite du jour de son mariage, des préparatifs, en disant : Après cinq mois et demi, mon mariage avec le lieutenant Gamal Abdel Nasser a eu lieu, c'était le 29 juin 1944. Mon frère a organisé la fête de mariage. Juste après le mariage, nous sommes allés, Gamal et moi, à Arman, le photographe. C’était la première fois que je sortais avec lui sans ma sœur et son mari. La voiture était pleine de fleurs pour les photos. Ensuite, nous sommes rentrés chez nous pour passer la soirée, et à une heure du matin, les invités sont partis et la noce s’est terminée. Nous étions assis dans le salon – lui et moi – lorsque mon frère est entré et a regardé sa montre disant qu’il était maintenant une heure et nous demandant de rester une heure avec lui, c’est-à-dire jusqu’à deux heures. Il n’y avait personne, même mes proches. Il a été touché. Gamal lui a répondu : « Nous resterons avec toi jusqu’à ce que tu nous dises de partir. »

Tahia Kazem continuait : À deux heures du matin mon frère s’est levé, pleurant tandis qu'il m'embrassait. Il nous a dit : « Allez ». Je n’ai pas pu contenir la petite larme qui a tombé de mon œil – qui a touché Gamal. Je me souviens, une fois, alors que nous dinons avec nos enfants, Gamal leur a dit que le seul homme dans le monde entier dont il a accepté les conditions était mon frère, Abd Al Hamid Kazem. Nous avons bien ri.