L’Égypte et le G20

Traduit par / Reem Hany

Le G20 est un forum qui réunit les pays développés du monde. Il a été créé en 1999, après la crise financière asiatique, comme espace de dialogue entre les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales sur les grandes questions économiques et financières. L’idée a émergé lors du sommet du G7 à Cologne en juin 1999, et sa création officielle a eu lieu le 26 septembre 1999 lors d’une réunion des ministres des Finances du G7. La première rencontre du G20 s’est tenue à Berlin les 15 et 16 décembre 1999.

Les réunions du G20 ont été portées au niveau des chefs d’État et de gouvernement pour faire face à la crise financière mondiale de 2008. Dès les premiers jours, il est apparu que seule une coordination au plus haut niveau politique permettrait de gérer cette crise. Depuis, les dirigeants du G20 se réunissent régulièrement, et leur sommet annuel est devenu le principal forum de la coopération économique internationale.

Le G20 regroupe la plupart des grandes économies mondiales. Il est composé de 19 pays, auxquels s’ajoute la présidence de l’Union européenne, pour un total de 20 membres : l’Argentine, l’Australie, le Brésil, le Canada, la Chine, la France, l’Allemagne, l’Inde, l’Indonésie, l’Italie, le Japon, le Mexique, la Russie, l’Arabie saoudite, l’Afrique du Sud, la Turquie, la Corée du Sud, le Royaume-Uni et les États-Unis. Outre ces membres permanents, participent également plusieurs organisations internationales : le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale, l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le Conseil de stabilité financière, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’Organisation internationale du travail (OIT) et les Nations Unies.

Les pays membres du G20 représentent environ 90% de la production économique mondiale, 80% du commerce mondial (y compris le commerce intérieur de l’Union européenne) et également les deux tiers de la population mondiale.

Les membres du G20 sont répartis géographiquement comme suit : l’Asie est représentée par la Chine, l’Inde, l’Indonésie, le Japon, la Corée du Sud et l’Arabie saoudite, et l’Afrique est représentée uniquement par l’Afrique du Sud. L’Amérique du Sud est représentée par l’Argentine et le Brésil, l’Europe est représentée par quatre pays de l’Union européenne ainsi que par le Royaume-Uni, la France, l’Italie et l’Allemagne, en plus de la Russie et de la Turquie, l’Amérique du Nord est représentée par les États-Unis, le Canada et le Mexique et enfin l’Australie représente elle-même.

Les pays membres du G20 sont répartis selon les regroupements suivants : trois pays de l’ALENA (Accord de libre-échange nord-américain), deux pays du marché commun (l’Union économique européenne), quatre pays de l’Union européenne (qui sont également leurs propres entités) et trois pays membres de l’Organisation de la conférence (coopération) islamique.

Le G20 n’est pas une organisation internationale et n’a pas ses propres structures administratives ni un secrétariat permanent pour ses membres. Il n’existe pas non plus une représentation permanente des membres, c’est pourquoi, sa présidence est tournante chaque année et les chefs d’État participants au sommet peuvent inviter des dirigeants extérieurs au Groupe. Ses décisions ne sont pas juridiquement contraignantes et n’ont pas d’effet juridique direct. Les pays membres s’engagent néanmoins à respecter leurs obligations. Cependant, en raison de la présence de puissances concurrentes sur le plan géopolitique, comme les États-Unis et la Chine, parvenir à un consensus sur les grandes questions internationales demeure un défi pour le Groupe.

Le G20 vise à renforcer et développer l’économie mondiale, ainsi qu’à réformer les institutions financières internationales et améliorer le système financier. Il se concentre également sur le soutien à la croissance économique mondiale, le développement des mécanismes d’emploi et la promotion des initiatives commerciales ouvertes. Il réunit les systèmes économiques des pays en développement et des pays industrialisés importants pour discuter des principales questions liées à l’économie mondiale.

Le G20 est un forum informel qui favorise des discussions constructives et ouvertes entre pays émergents et pays industrialisés sur les grandes questions liées à la stabilité économique mondiale. Il soutient la croissance et le développement économique à l’échelle mondiale en contribuant au renforcement du système financier international, en facilitant le dialogue sur les politiques nationales et en encourageant la coopération entre ses membres ainsi qu’avec les institutions financières internationales.

Depuis 2008, l’aspect le plus visible du travail du G20 est le sommet des chefs d’État et de gouvernement, organisé chaque année par le pays qui en assure la présidence. À cela s’ajoutent des réunions consacrées aux questions de politique financière, réunissant les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales sous chaque présidence. Les réunions tenues tout au long de l’année aboutissent à une déclaration finale publiée par les dirigeants lors du sommet.

En 2017, sous la présidence allemande du G20, a été lancée l’« Initiative de partenariat avec l’Afrique », visant à améliorer les conditions d’investissement privé et à accroître les opportunités d’emploi en Afrique, en collaboration avec les pays africains. Cette initiative réunit les pays africains participants, le Groupe de la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, la Banque africaine de développement, ainsi que d’autres partenaires bilatéraux et multilatéraux, afin de formuler et de soutenir les politiques et mesures nécessaires pour attirer les investissements privés. À ce jour, douze pays africains y ont adhéré : l’Égypte, le Maroc, la Tunisie, l’Éthiopie, le Rwanda, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Guinée, le Sénégal, le Togo et le Burkina Faso, auxquels s’ajoute l’Afrique du Sud en tant que membre du G20. En mars 2017, les ministres du G20 ont adopté un cadre définissant les objectifs de l’initiative ainsi que les programmes de réforme associés.

Cette initiative se distingue des précédentes par sa focalisation explicite sur la facilitation des investissements privés. Elle vise également à créer une nouvelle dynamique dans laquelle les gouvernements africains travaillent avec leurs partenaires pour orienter les réformes nécessaires afin d’attirer les investissements privés locaux et étrangers, plutôt que de dépendre des flux d’aide publique. Elle reflète ainsi le manque des ressources publiques et souligne que la croissance menée par le secteur privé peut seulement répondre aux espoirs et aspirations du continent africain et à sa jeunesse en termes de création d’emplois décents.

Les propositions de réformes initiales dans ces pays ont encouragé les partenaires du développement à fournir un soutien technique et exécutif supplémentaire. Mais, pour que les pays de l’initiative puissent atteindre leurs objectifs, il est nécessaire qu’ils passent des mesures principalement axées sur les gouvernements à celles qui encouragent et stimulent leur secteur privé à s’intéresser davantage aux opportunités économiques africaines.

Le 27 octobre 2018, dans le cadre du sommet du G20 initié par la chancelière allemande, s’est tenu à Berlin, la capitale allemande, le sommet des dirigeants africains membres de l’Initiative allemande pour le partenariat avec l’Afrique.

La participation de l’Égypte aux sommets du G20 :

Les 4 et 5 septembre 2016, L’Égypte a participé à l'onzième sommet du G20 qui s’est tenu à Hangzhou, en Chine orientale, sous le thème « Construire une économie mondiale innovante, active, interconnectée et inclusive », avec une délégation dirigée par le président Abdel Fattah al-Sissi, à la suite d’une invitation de la Chine qui présidait le groupe lors de cette session. L’Égypte avait également participé à la préparation de cette réunion en tant que membre du G20.

Le 12 juin 2017, l’Égypte a participé au sommet germano-africain qui s’est tenu à la capitale allemande, Berlin, sous le thème « Le G20 et l’Afrique : un partenariat pour un avenir commun », en présence des chefs d’État et de gouvernement des pays africains leaders, ainsi que des présidents de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international et de la Banque africaine de développement.

Le 30 octobre 2018, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a participé en tant que président de l’Union africaine aux activités du mini-sommet des dirigeants africains membres de l’Initiative du G20 pour le partenariat avec l’Afrique.

Les 28 et 29 juin 2019, l’Égypte a été invitée en tant que président de l’Union africaine à participer au 14e sommet du G20, présidé par le Japon et accueilli par la ville d’Osaka.

En novembre 2019, l’initiative du G20 a été lancée pour le partenariat avec l’Afrique avec la participation du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, sous le slogan « Europe et Afrique – deux partenaires égaux et durables ».

Le 27 août 2021, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a participé par vidéoconférence au quatrième sommet de l’Initiative du G20 pour le partenariat avec l’Afrique. Ce sommet, organisé chaque année par l’Allemagne, a réuni un groupe de chefs d’État et de gouvernement africains, des membres du G20 ainsi que les présidents de plusieurs institutions internationales partenaires de l’initiative.

Liste des sommets du G20 et des pays hôtes depuis 2008 :

-Washington, États-Unis, en novembre 2008.
-Londres, Royaume-Uni, en avril 2009.
-Pittsburgh, Pennsylvanie, États-Unis, en septembre 2009.
-Toronto, Canada, en juin 2010.
-Séoul, Corée du Sud, en novembre 2010.
-Cannes, France, en novembre 2011.
-Los Cabos, Mexique, en 2012.
-Saint-Pétersbourg, Russie, en 2013.
-Brisbane, Australie, en 2014.
-Antalya, Turquie, en 2015.
-Hangzhou, Chine, en 2016.
-Hambourg, Allemagne, en 2017.
-Buenos Aires, Argentine, en 2018.
-Osaka, Japon, en 2019.
-Riyad, Arabie Saoudite, en 2020.
-Rome, Italie, en 2021.
-Bali, Indonésie, en 2022.

les sources :

Le site du sommet du G20

Le site officiel de la Présidence de la République Arabe d'Égypte.

Le site de l'Organisme général de l'information