Davidson Nicol : le médecin africain qui a fait face à la discrimination raciale à cause de sa couleur

Cet article a été traduit par Radwa Mohammed Ibrahim
Révisé par Aya Mohamad Abdel Fattah
Écrit par / Krebsou Diallo
La décolonisation du savoir ne consiste pas à rejeter tout le système de connaissance occidentale ni à sous-entendre une théorie du complot liée à l'occidentalisation. Elle vise à obtenir une indépendance réelle et une justice pour les connaissances des peuples qui ont été réprimées et marginalisées culturellement et historiquement, au niveau des réalisations individuelles et collectives.
Tout le monde connaît Frederick Banting et John Macleod, qui ont découvert l'insuline en 1921 pour traiter le diabète. Mais peu de gens connaissent Davidson Nicol, un médecin africain qui a dû faire face au racisme à cause de la couleur de sa peau.
Il a obtenu une bourse avec difficulté. Il est allé au Royaume-Uni, où il a obtenu son doctorat et a réussi à découvrir les premières pistes pour fabriquer l'insuline humaine au lieu de l'insuline animale, et analyser comment l'insuline fonctionne dans le corps humain.
Cette découverte a été une étape importante parce qu'elle a permis d'améliorer le traitement du diabète en ne traitant pas seulement les niveaux de sucre dans le sang, mais aussi les complications cardiaques, ce qui a aidé à réduire le taux de mortalité chez les diabétiques.
Davidson Nicol est né le 14 septembre 1924 à Freetown, en Sierra Leone. En 1943, il est allé en Grande-Bretagne et a étudié les sciences naturelles à l'Université de Cambridge. Il est devenu le premier Africain à obtenir un diplôme avec mention honorifique de cette université.
Par la suite, il a postulé à l'école de médecine de l'hôpital de Londres pour devenir cardiologue. À cause de son nom, l'école pensait qu'il était blanc, mais lorsqu'elle a découvert qu'il était un Noir africain, elle lui a refusé l'accès. Plus tard, un professeur de l'Université d'Ibadan l'a aidé à intégrer une école de médecine. Il a obtenu son doctorat et a commencé à enseigner.
En 1957, il est retourné à Cambridge et a été élu membre de l’université. Pendant cette période, il a découvert comment analyser et comprendre la résistance de l'insuline dans le corps humain et a trouvé un moyen de produire l'insuline humaine. Par la suite, en 1984, les scientifiques ont utilisé le génie génétique pour fabriquer l'insuline humaine, qui a plus d'effets secondaires que l'insuline animale. Je ne me dérange pas que le nom de Davidson Nicol soit peu connu dans les universités occidentales, mais le vrai problème est que la production de connaissances reste ancrée dans un contexte qui provoque un sentiment d'infériorité chez beaucoup de gens du Sud. Ces derniers ne voient pas l'importance de libérer leur savoir en cherchant et en valorisant des exemples comme Davidson Nicol.
Le livre de Nkwazi Nkuzi Mhango, Décolonisation : se débarrasser des effets de la façon dont les Africains intègrent des connaissances et des stéréotypes dans leurs relations, même après la fin de la colonisation, et comment cela affecte les études académiques et non académiques de leur propre identité, illustre bien cette problématique.