L’Union des travailleurs d’Égypte ... la voix des bâtisseurs de la nation

Traduit par / Arwa Ali
Le mouvement syndical égyptien a une longue histoire, depuis le début de la civilisation de la vallée du Nil qui vénère le travail et honore les travailleurs… Les anciens Égyptiens ont pu réaliser ces accomplissements dans les domaines de l’architecture, de l’ingénierie, de l’agriculture, de l’industrie, de l’exploitation minière, de la peinture et de la sculpture grâce à leur travail collectif organisé de manière précise et rigoureuse, ainsi que grâce à des principes équitables qui régissent les relations entre les différentes forces sociales, leur permettant d’exprimer les énergies créatrices dans un cadre d’objectivité et de liberté.
La société égyptienne a créé le système de congé hebdomadaire et a limité les droits des travailleurs sur la base de la solidarité sociale, éloignée des contradictions et des conflits, ainsi que le système des villes et des rassemblements des travailleurs. Trois villes mondiales construites il y a environ 5000 ans, ont été découvertes.
Au fil du temps, le mouvement des travailleurs en Égypte a connu le « système des Taaifas, remontant au Moyen Âge, qui comprenait les classes ouvrières et artisanales, en particulier à l’époque de l’Empire romain, sous lequel l’Égypte a été soumise pendant une période prolongée.
Le terme « Taaifa » désigne un groupe de personnes travaillant dans le même métier, dirigé par un « Cheikh » qui s’occupe de leurs affaires. Les « Cheikhs » avaient des représentants et agents connus sous le nom de « Naqaba », choisis par les gouverneurs des villes où ils résident.
Le cheikh a des missions très importantes, celle de régler les conflits entre les membres de la « Taa’ifa ». Il fixait les prix des produits, hiérarchisait les salaires, autorisait l’entrée de nouveaux membres, guidait l’exécution des contrats, et collectait les frais et taxes imposés aux membres de la « Taaifa”. Ce système s’est terminé en 1890 avec le règlement de la loi Albatina qui a mis fin au système de Taaifa.
Avec la promulgation de cette loi et l’abolition du système des « Taaifas », les syndicats de travailleurs ont commencé à apparaître, formant le premier syndicat égyptien de travailleurs des cigarettes en 1898, suite à une grève réussie qui a eu lieu à la fin de la même année et qui s’est terminée en février 1900.
Ensuite, les syndicats en Égypte ont commencé à exercer leur rôle et à organiser des grèves dans la période de 1900-1920, malgré l’absence d’une loi qui les protège et leur confère une légitimité.
Avec l’expansion et la croissance du mouvement national égyptien pour l’indépendance, dirigé par Saad Zaghloul, les travailleurs ont demandé de créer une union générale des syndicats pour organiser le mouvement syndical et unifier ses actions dans la lutte économique, sociale et politique.
Les travailleurs aspiraient à la solidarité pour atteindre la force, la coopération et l’union en vue de réaliser leurs intérêts, ce qui a conduit à la création de syndicats de travailleurs dans différentes régions du pays, pour toutes les classes et factions de travailleurs. Les syndicats ont eu le droit d’avoir des horizons plus larges pour leur croissance et leur prospérité.
En 1920, la conférence de fondation de l’Union a été tenue en présence des représentants des syndicats publics. En revanche, le gouvernement, les employeurs et les autorités britanniques avaient une grande appréhension de cette conférence qui menaçait leurs intérêts. Dans une tentative de réprimer les syndicats et de les priver de leur principale source de financement, la collecte de cotisations, la loi no 2 de 1921 stipulant que « Aucun salaire ne peut être renoncé au profit d’un syndicat, d’une association ou d’une entreprise, quelle que soit la forme sous laquelle cette association avait été constituée », a été promulguée. En plus, une série de lois restreignant le droit de grève a été promulguée pour interdire toute forme de protestation.
En septembre, 1942, la loi no 85 de 1942, première à reconnaître les syndicats en Égypte, a été adoptée. La loi a interdit le système des syndicats des travailleurs au secteur public et à l’agriculture. En 1958, les syndicats ont été abolis et remplacés par le système du syndicat public dans l’industrie « le système actuel », qui classe les industries et les activités économiques, à travers lesquelles les employés peuvent former un syndicat public, en 23 syndicats publics, dont le plus important est l’Union générale des syndicats des travailleurs d’Égypte, fondée sous le président Gamal Abdel Nasser, plus précisément, le 30 janvier 1957.
L’union, « l’Union générale des syndicats des travailleurs d’Égypte », est dirigée par le mouvement syndical égyptien qui fixe son système public, atteignant ses objectifs intérieurs et extérieurs. Son siège est au 90 la rue de Jalaa, Le Caire, et a été ouvert par le président Gamal Abdel Nasser.
Le bâtiment comprend le Conseil d’administration de la Fédération et le lieu où se réunissent les membres de l’Assemblée générale représentant environ 30 millions de travailleurs égyptiens dans divers domaines et organismes gouvernementaux et privés, une salle principale de réunion où trouvaient les réunions les plus importantes de l’Union des travailleurs égyptiens depuis sa création.
Les objectifs de l’union
-Défendre les droits des travailleurs égyptiens, leurs intérêts communs et promouvoir leur valorisation économique, sociale et culturelle.
-Participer à la discussion des projets de plans généraux de développement économique et social.
-Permettre d’exprimer l’opinion à l’égard des lois, des règlements et des décisions relatives aux travailleurs et au travail.
-Coordonner et aider les syndicats publics à atteindre leurs objectifs.
-Élaborer le code de déontologie pour le travail syndical dans le cadre des principes et des valeurs en vigueur.
-Créer et administrer des institutions culturelles, scientifiques, sociales, coopératives, de santé, de crédit et de loisirs et des travailleurs qui servissent toute République et atteignent ses objectifs. En plus, celles-ci doivent avoir des pouvoirs juridiques.
-Participer aux domaines arabes, africains et internationaux du travail et affirmer le rôle du mouvement syndical égyptien dans ces domaines.
Source : le site de l’Union générale de syndicats des travailleurs d’Égypte