Chambre des représentants égyptienne

Chambre des représentants égyptienne

La Chambre des représentants détient le pouvoir législatif en République Arabe d’Égypte. Elle exerce les pouvoirs qui lui sont conférés par la Constitution de 2014. L’article 101 du Chapitre 1 du Titre V de la présente Constitution stipule que la Chambre des représentants détient le pouvoir législatif. Elle approuve la politique générale de l’État, le plan général pour le développement économique et social.

Les plus anciennes législations de l’histoire humaine

L’Égypte a apporté à l’humanité des systèmes législatifs et directifs les plus anciens. Sur ses bords du Nil, le plus ancien gouvernement organisé qui a crée des grandes civilisations humaines , a été établi. Au fil des époques, des civilisations égyptiennes consécutives ont été développés grâce aux systèmes de gouvernance et de direction forte et solide.   Il y a environ 5200 ans, le roi Mina, fondateur de la première dynastie, a unis la Haute et la Basse-Égypte (le sud et le nord) en un État unifié. Il a mis les systèmes législatifs les plus anciens de l’histoire humaine en appliquant la loi unifiée Thot « Dieu de la sagesse » existant dans toute l'Égypte. La ville de Memphis est devenue la capitale et le centre de direction du premier État central unifié de l’histoire.

Cette ville a un système organisé dans la gouvernance, la direction, la justice, l’enseignement, la police et l’armée, etc.   Les antiquités de la civilisation pharaonique prouvent le progrès infini dans les systèmes de gouvernance et de direction. Le roi (le pharaon) était à la tête de l’État ainsi que son aide au collecteur d’impôts. Un grand nombre des employés étaient nommés en promulguant un décret royal, en plus, ils étaient promus. Depuis l’époque de l’ancien Empire, l’Égypte a également appliqué un système réussi de gouvernance locale.   Depuis le début du mandat des 3ᵉ et 4ᵉ dynasties de l’ancien Empire, les différents décrets et législatives sont apparues, par exemple celle-ci qui fixe les heures de travail des paysans ainsi que celle du roi Mykérinos qui vise à lutter contre le travail forcé.   On peut prouver les progrès et la diversité des fonctions de l’État en explorant l’inscription de la tombe de Rekhmirê, premier ministre et premier magistrat du roi Thoutmôsis III, sur les murs de sa tombe à Thèbes, sur lesquels toutes les législations des fonctions du ministre ont été enregistrées.

 À l’époque de l’état pharaonique moderne, le roi Horemheb avait un rôle majeur comme l’un des législateurs les plus importants de l’histoire humaine, dont les législations ont un caractère civil loin des considérations religieuses. Il s’efforçait également à promulguer plusieurs lois qui règlent la relation entre l’individu et le pouvoir. Grâce à ses législatives, l’idée des libertés et des droits publics a été instauré, par exemple, l’inviolabilité du domicile et  celle de la route. Il a également souligné que l’emploi public est au service du peuple, non pas un moyen de dominer et que l’employé public est au service du peuple, non pas un maître.   La civilisation pharaonique a laissé plusieurs antiquités et preuves qui prouvent cette évolution administrative et législative comme le texte écrit sur la tombe de la princesse Idot à Saqqarah qui est la plus ancienne législation fiscale de l’histoire.   Les anciens Égyptiens dépeignaient souvent sur les temples et les tombes, des images du roi qui offre Maât (le symbole de justice et de loi) aux Dieux, ce qui est un appel clair à sanctifier les concepts et les valeurs de la justice et de l’état de droit.

 En 330 av. J.-C., après l’entrée d’Alexandre le Grand en Égypte, la domination grecque de l’Égypte a commencé. Après sa mort, la domination ptolémaïque a commencé puis romaine. Malgré la cruauté de la domination romaine, les Égyptiens ont pu préserver la plupart de leurs traditions, systèmes et coutumes, ensuite le christianisme est entré en Égypte dans la première moitié du premier siècle. L’église égyptienne a contribué à instaurer plusieurs systèmes et traditions.   À l’époque islamique, les systèmes de gouvernance et de législation se sont inspirés du Coran et de la Sunna du prophète, basés sur le principe de la consultation, qui est l’un des principes fondamentaux des systèmes de gouvernance de l’Islam.   Quand l’Égypte est devenue la capitale du califat fatimide (969-1171 après JC), les systèmes de gouvernance et de législation se sont développés, et le Caire a été choisi comme capitale de l’Égypte et du califat islamique.  

À l’époque des Ayyubides (1250 – 1171), la citadelle est devenu un siège de la gouvernance et un centre du pouvoir ainsi que des conseils législatifs et judiciaires diversifiés tels que le conseil de la justice. Ces conseils avaient un rôle à promulguer les législations et les lois ainsi que la conclusion des traités avec des États étrangers. À l’époque mamelouk (1517 – 1250), le sultan Baybars a fondé la maison de la justice dans la citadelle de saladin en la prenant comme un siège de la gouvernance. Le conseil de gouvernement a dédié à promulguer les législations, les mettre en œuvre, régler les différents et négocier avec les pays voisins.

 À l’époque ottomane, les tribunaux islamiques « de la charia » ont été imposés en Égypte, en plus, les juges ont recours aux dispositions de la loi islamique « la charia » pour régler les différents civils et criminels jusqu’à la fin du 18e siècle.   À la fin du 18e siècle, l’Égypte a connu des importantes évolutions politiques et sociales au niveau intellectuel.

 En 1795, moins de six ans après la Révolution française, le Caire a connu un soulèvement social et politique majeur pour les droits, les libertés et l’État de droit, au cours duquel les forces nationales et les leaders populaires ont catégoriquement soutenu les questions du peuple, en plus, le premier plan de ces forces a adopté les revendications nationales pour la justice, l’égalité et la liberté. À cause de l’escalade de résistance populaire contre le gouverneur ottoman (le wali), l'Égypte a confronté la menace d'une grave révolution populaire. Ainsi les oulémas et les leaders populaires ont pu extorquer un argument écrit du gouverneur ottoman « le wali» et des mamelouks. Cet argument a servi de première grande charte de l’Égypte visant à régler la relation entre l’individu et l’autorité qui interdit d’imposer des taxes ou des amendes sans la permission des oulémas d’Al Azhar en tant que représentants du peuple.

LE CONSEIL SUPÉRIEUR

En mai 1805, l’Égypte a été témoin de la première Révolution démocratique mûre à l’époque moderne. Celle-ci est conduite par les Oulémas d’Al-Azhar et à laquelle ont participé toutes les composantes du peuple. Muhammad ’Ali Pacha avait été investi à la tête de l’Égypte "au nom du peuple" par les leaders de cette Révolution, dépassant ainsi toute autre investiture qu’aurait pu décider le Sultan Ottoman.


L’allégeance à Muhammad ’Ali Pacha a été faite "conformément aux conditions établies par le peuple", notamment le concept de "la Nation est la source unique de tous les pouvoirs". Aux termes desdites conditions,"il est entendu et convenu qu’il établissait la justice, appliquait les lois et les jurisprudences, évitait toute injustice et consultait les Oulémas pour chaque décision. S’il manquait à son engagement, il serait destitué". Après avoir obtenu le gouvernement autonome de l’Égypte, Muhammad ’Ali Pacha a entamé une Révolution administrative totale pour établir des institutions modernes de gouvernance, et en particulier un Conseil parlementaire représentatif moderne.

En 1924, le Conseil supérieur a été constitué. Celui-ci marquait le véritable début du premier Conseil représentatif dont certains membres étaient désignés par élection, tout en assurant une représentation effective de différentes composantes du peuple. Le Conseil supérieur comptait 24 membres au départ. Le nombre de membres atteignait désormais 84 membres par suite de l’adjonction de 24 Cheikhs et Oulémas. Le Conseil était ainsi composé de Chefs de Cabinets (Nuzzar Al-Dawawin), de Chefs d’administrations, de deux Oulémas désignés par le Cheikh d’Al-Azhar, de deux commerçants désignés par le Commerçant en chef de la Capitale, de deux experts en compatibilité et de deux Notables élus de chaque province égyptienne.

En janvier 1825, le Statut du Conseil supérieur a été promulgué, tout en déterminant ses compétences comme suit: "Débattre de tout point de vue ou de toute proposition émis par Muhammad ’Ali Pacha relevant de sa politique intérieure". Ledit Statut a également comporté le calendrier des séances du Conseil supérieur et les modalités de son fonctionnement.


LE CONSEIL DE CONSULTATION

Le succès du Conseil supérieur amena à l'établissement d'un autre Conseil en 1829, à savoir: le Conseil de consultation, lequel constitua un noyau important du système de la "Choura". Ce Conseil est composé de hauts fonctionnaires du gouvernement, de grands Oulémas et de Nobles, et est placé sous la présidence d’Ibrahim Pacha (le fils de Muhammad ’Ali). Ce Conseil ressemblait de plus en plus à l’Assemblée générale, compte tenu du nombre de ses membres et de la représentation effective de différentes composantes du peuple. Il comptait 156 membres, dont 33 membres élus parmi les hauts fonctionnaires et les grands Oulémas, 24 membres élus parmi les préfets des provinces, et 99 membres élus parmi la plus haute noblesse de l’Égypte.
Le Conseil de consultation se réunissait pour donner son avis sur les questions relatives à l’enseignement, à la gestion et aux travaux publics. En 1830, des instructions ont été émises comportant les principes et les méthodes du travail de ce Conseil. En 1833, le Conseil de consultation adopta sa propre loi, laquelle a été considérée comme un supplément aux instructions précitées. Cette loi a porté sur le mode d’organisation du calendrier des sessions, des procédures de délibération et des décisions prises.


En 1837, Muhammad ’Ali Pacha a promulgué la loi organique de l'État, dite "Siastenama", en vertu de laquelle le Conseil de consultation a été aboli et a été remplacé par deux Chambres: "le Conseil privé" chargé de promulguer les lois et "le Conseil public" chargé d'examiner les questions qui lui sont déférées par le gouvernement, lequel regroupait sept Cabinets principaux.

MAJLIS SHURA AL-NUWWAB


La création, en 1866, de la Chambre des délégués (Majlis Shura Al-Nuwwab), sous le règne de khédive Ismail, est considérée comme l’étape la plus importante dans l’évolution de la vie parlementaire en Égypte. Ce n’est pas une simple Chambre consultative de nature administrative, mais le premier parlement jouissant de compétences représentatives. Le khédive Ismail a promulgué en novembre 1866 un décret portant création de la Chambre, assorti de la loi organique et du Statut pertinents.
Le Statut de la Chambre a comporté 18 articles portant sur le système des élections, les conditions d’éligibilité et la durée des sessions.

En vertu des compétences attribuées à la Chambre, elle "aura pour mission de délibérer sur les intérêts intérieurs du pays et donnera son opinion au Khédive". Le Statut de la Chambre fut profondément influencé par les systèmes parlementaires déjà en vigueur à cette époque en Europe, notamment le Corps législatif en France.

La Chambre des déléguées est composée de 75 membres élus parmi les Notables du Caire, d’Alexandrie et de Damiette ainsi que parmi les Maires et les Cheikhs dans les autres provinces du pays, lesquels sont tous présentés comme candidats pour la première fois sous le règne du khédive.

Le Président de cette Chambre est désigné par le khédive. Le mandat de la Chambre était de trois ans durant lesquels elle siégeait deux mois chaque année. La Chambre des déléguées a tenu neuf sessions pendant trois législatures du 25 novembre 1866 jusqu’au 6 juillet 1879.

Au fil du temps, les compétences de la Chambre se sont graduellement élargies et une grave opposition a commencé à se manifester. Cette opposition s’est accentuée en raison de la diffusion de certaines "idées du Siècle des Lumières", laquelle fut un mouvement initié par de grands penseurs et écrivains.

À cette époque, l’émergence de la presse a renforcé les revendications populaires appelant à la création d’un parlement représentatif jouissant de compétences législatives et de contrôle plus entendues.
Ces revendications se reflétèrent dans la création en 1878 du Premier Conseil des Ministres en Égypte dénommé (Majlis Al-Nuzzar).

Le parlement a été reconstitué et a été doté de plus vastes compétences. Cependant, certains sujets demeuraient exclus de la compétence du parlement comme les affaires financières. En juin 1879, la loi organique portant sur la Chambre des délégués (Majlis Shura Al-Nuwwab) a été élaborée pour être soumis au khédive afin d’émettre un décret en la matière. Celle-ci a amené le nombre des députés de l’Égypte et du Soudan à 120 membres.

Parmi les plus importants sujets inclus dans cette loi organique, citons l’approbation de "la responsabilité ministérielle", et l’octroi à la Chambre des pouvoirs plus grands en matière financière.
Succédant, le 26 juin 1879, au khédive Ismail, le khédive Tawfiq a rejeté les dispositions de ladite loi organique et a ordonné la dissolution de la Chambre. Cependant, la Chambre a continué de tenir ses séances jusqu’en juillet 1879.

CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS ÉGYPTIENNE

Le 9 septembre 1881, la révolution d’Ahmed ’Urabi éclata. Parmi les revendications de cette révolution figurait la composition d’une Chambre des délégués. De fait, des élections ont eu lieu pour désigner les membres de la Chambre des délégués (Majlis Shura Al-Nuwwab) conformément aux dispositions du Statut émis en 1866, dans l’attente de l’élaboration d’un nouveau projet de loi organique par le gouvernement en vue de sa présentation à la Chambre pour approbation. Le nouveau parlement dénommé "la Chambre des délégués d’Égypte" a inauguré ses travaux le 26 décembre 1881. Le gouvernement a présenté le projet de loi organique, et un décret a été émis en la matière le 7 février 1882. En vertu de cette loi, le gouvernement était responsable devant la Chambre élue par le peuple, et la Chambre détenait le pouvoir législatif ainsi que le droit de poser des questions aux ministres et de les interpeller.

Le mandat de la Chambre des délégués d’Égypte était de cinq ans et la durée de la session ordinaire était de trois mois.
Ainsi, graduellement, les règles de la pratique démocratique parlementaire en Égypte furent établies. Toutefois, cette période n’avait été envisagée que brièvement. La Chambre des délégués d’Égypte a tenu une seule session ordinaire du 26 décembre 1881 jusqu’au 26 mars 1882. L’Égypte fut occupée en 1882 par la Grande-Bretagne qui a abrogé la loi organique. En 1883 fut promulguée une nouvelle loi organique, laquelle représente un déclin de la vie parlementaire en Égypte.

UNE ASSEMBLÉE LÉGISLATIVE

En juillet 1913, le Conseil législatif (Majlis Shura Al-Qawanin) et l’Assemblée générale ont été abolis. Une Assemblée législative a été créée, et est composée de 83 membres: 66 membres élus et 17 membres nommés. La loi organique du 1er juillet 1913 a stipulé que le mandat de l'Assemblée législative était de six ans. L'Assemblée législative a poursuivi ses travaux du 22 janvier 1914 jusqu’au 17 juin 1914, lorsque la première guerre mondiale a éclaté et la loi martiale a été proclamée en Égypte. En décembre 1914, la Grande-Bretagne a proclamé son protectorat sur l’Égypte et l'Assemblée législative a dû être reportée sine die. En 1915, les dispositions de la loi organique ont été suspendues jusqu'à la suppression de l'Assemblée législative en avril 1923.

MAJLIS SHURA AL-QAWANIN

Aux termes de la loi organique de 1883, le Parlement égyptien était composé de deux Chambres, comme suit: "le Conseil législatif" (Majlis Shura Al-Qawanin) et "l’Assemblée générale". Cette loi avait en outre institué les Conseils provinciaux dont la fonction n’était pas législative, mais plutôt administrative qui consistait à élire les membres du Conseil législatif.

Le Conseil législatif comptait 30 membres: 14 membres nommés, dont le Président et l’un des deux Vice-Présidents du Conseil, et 16 membres élus, dont le deuxième Vice-Présidents du Conseil. Le mandat du Conseil était de 6 ans. L’Assemblée générale comptait 83 membres: 46 membres élus, et les autres membres en étaient membres de droit, à savoir: les membres du Conseil législatif et sept Ministres. L’Assemblée générale était présidée par le Président du Conseil législatif. Depuis 1883 jusqu’en 1913, le Conseil législatif et l’Assemblée générale avaient tenus 31 sessions ordinaires pendant cinq législatures.

LA CONSTITUTION DE 1923

À la suite de la première guerre mondiale, la Révolution égyptienne de 1919 éclata, tout en revendiquant la liberté et l’indépendance de l’Égypte ainsi que l’établissement d’une véritable vie parlementaire et démocratique.

Cette Révolution a abouti à la Déclaration du 28 février 1922 qui reconnaissait l’Égypte comme un État indépendant et souverain (sous réserve de quatre points), et qui mettait fin au protectorat britannique.
De ce fait, une nouvelle Constitution a été établie en avril 1923 par un Comité composé de trente membres parmi lesquels citons les représentants des partis politiques, les leaders populaires et les dirigeants du mouvement national.

La Constitution de 1923 a établi un système parlementaire représentatif fondé sur la séparation et la collaboration entre les pouvoirs. De plus, la relation entre les deux pouvoirs législatif et exécutif a été définie sur la base du principe de contrôle et d’équilibre. Le gouvernement est tenu responsable devant le parlement qui jouit du vote de confiance. En revanche, la Constitution a consacré au Roi le droit de convoquer ou de dissoudre le parlement. À défaut de convocation du parlement, il a le droit de siéger à la date prévue en vertu de la Constitution.

La Constitution de 1923 a adopté aussi le système bicaméral, à savoir: un Sénat et une Chambre des députés. Aux termes de la Constitution, les membres de la Chambre des députés étaient tous désignés par élection. Le mandat de la Chambre était de cinq ans.

Quant au Sénat, les trois cinquièmes des membres du Sénat étaient désignés par élection et les deux cinquièmes étaient désignés par nomination. Concernant le partage des attributions, la Constitution de 1923 a appliqué, à quelques exceptions, le principe d’égalité des deux Chambres du parlement en tant qu’autorité publique.

Le nombre des membres s’accroissait considérablement avec le temps, étant donné que la Constitution a adopté auparavant le principe de la représentation proportionnelle à la population. En fait, le nombre des membres de la Chambre des députés a été fixé à 214 membres sous la Constitution de 1923. Ce nombre a persisté de 1924 jusqu’en 1930, puis a augmenté jusqu’à atteindre 235 membres. Le nombre a ensuite diminué et a abouti à 150 membres sous la Constitution de 1930 qui est restée en vigueur de 1931 jusqu’en 1934. Dès le rétablissement de l’ancienne Constitution de 1923 qui est restée en vigueur de 1936 jusqu’en 1952, le nombre a augmenté à nouveau pour parvenir à 232 membres de 1936 jusqu’en 1938. Ce nombre s’est élevé à 264 membres de 1938 jusqu’en 1949, puis il a augmenté jusqu’à atteindre 319 membres en 1950. Ledit nombre est resté stable jusqu’à la Révolution de juillet 1952.

Le parlement, formé dans le cadre de la Constitution égyptienne de 1923, constituait une étape essentielle dans le cours de la vie parlementaire du pays. Cependant, cette vie a connu de nombreux évènements négatifs sur le terrain. Au cours de la période allant de 1923 jusqu’en 1952, la vie politique a témoigné des périodes limitées d’expansion du mouvement démocratique et populaire, de même que des périodes de régression dominante résultant de l’intervention de l’occupant et du Palais. Ceci a entraîné la dissolution du parlement à dix reprises. En outre, l’année 1930 a vu promulguer une nouvelle Constitution, laquelle est restée en vigueur pendant cinq ans. Celle-ci a représenté un déclin de la vie démocratique jusqu’au rétablissement en 1935 de l’ancienne Constitution de 1923.

Ainsi, la situation constitutionnelle s’est détériorée sous l’effet de facteurs intérieurs et extérieurs, jusqu’à atteindre la situation dans laquelle se trouvait le pays à la veille de la Révolution de 1952. Cette situation fut caractérisée par une grande instabilité politique et gouvernementale au point que 40 gouvernements se sont succédés et plusieurs remaniements ministériels ont été opérés de 1923 jusqu’en 1952.

LA VIE PARLEMENTAIRE EN EGYPTE APRÈS LA RÉVOLUTION DE 1952

Le principe consistant à "établir une vie démocratique saine" figurait parmi les principes essentiels de la Révolution du 23 juillet 1952, en Égypte, laquelle a abrogé la Constitution précédente, a déclaré la République et a dissous les partis.
En 1956, une nouvelle Constitution a été promulguée, en vertu de laquelle l’Assemblée nationale (Majlis Al-Umma) a été formée, le 22 juillet 1957, de 350 membres élus. Cette Assemblée a annoncé, le 10 février 1958, la clôture de sa première session ordinaire.

Vu l’union de l’Égypte et de la Syrie en février 1958, la Constitution de 1956 a été abrogée. En mars 1958, une Constitution provisoire pour la République Arabe Unie a été promulguée, en vertu de laquelle une "Assemblée nationale" mixte a été formée. Cette Assemblée était composée de 600 membres nommés (400 membres de l’Égypte et 200 membres de la Syrie). L’Assemblée nationale a tenu sa première session ordinaire du 21 juillet 1960 jusqu’au 22 juin 1961. Cependant, l’Union égypto-syrienne a pris fin le 28 septembre 1961.


En mars 1964, une autre Constitution provisoire a été promulguée en Égypte, en vertu de laquelle l’Assemblée nationale a été formée de 350 membres élus, dont la moitié au moins devait être composée d’ouvriers et de paysans conformément aux lois socialistes du juillet 1961, en plus des dix membres nommés par le Président de la République.

L’Assemblée nationale a poursuivi ses travaux du 26 mars 1964 jusqu’au 12 novembre 1968. Les élections d’une nouvelle Assemblée ont eu lieu le 20 janvier 1969, et elle a exercé ses pouvoirs constitutionnels, tout au long des sessions, jusqu’au 30 août 1971.

Une nouvelle Constitution du pays a été promulguée le 11 septembre 1971 et restait en vigueur jusqu’à la déclaration constitutionnelle émise le 13 mars 2011, à l’issue de la Révolution du 25 janvier 2011, et assortie d’une décision prévoyant la suspension de la Constitution. Les élections législatives qui se sont déroulées, en 1976, sont fondées sur la multiplicité des plates-formes au sein de l’Union socialiste arabe, étant la seule organisation politique à cette époque.

La première élection législative multipartite s’est déroulée, en 1979, pour la première fois depuis la dissolution des partis politiques en Égypte à l’issue de la Révolution du juillet 1952. De nombreux partis politiques, formés en vertu de la loi des partis politiques de 1977, y ont pris part.

En 1980, un Conseil consultatif a été établi pour assurer une plus large participation politique et démocratique. Cependant, le système de scrutin uninominal a été rétabli, en 1990, en vertu du décret-loi promulgué en la matière. La République est divisée en 222 circonscriptions électorales. Chaque circonscription élit deux membres dont l’un au moins doit être un ouvrier ou un paysan.

Le nombre des membres de l’Assemblée du Peuple devenait 454 membres, dont dix membres sont nommés par le Président de la République. Après la Révolution du 25 janvier, la loi n˚38 de 1972 portant sur l’élection de l’Assemblée du Peuple et du Conseil consultatif a été amendée, et, par la suite, l’élection de deux tiers des membres de l’Assemblée du Peuple est désormais effectuée selon le système de scrutin proportionnel à liste bloquée, tandis que le tiers restant est élu selon le système de scrutin uninominal. Conformément à ces amendements, le nombre des membres de l’Assemblée du Peuple devenait 498 membres élus au scrutin universel, secret et direct, dont la moitié au moins devait être composée d’ouvriers et de paysans, en plus des dix membres, au maximum, nommés par le Président de la République.

Ce système a duré jusqu’au déclenchement des deux Révolutions populaires du 25 janvier et du 30 juin qui ont été suivies par des élections législatives aboutissant à la création du parlement actuel conformément à la Constitution de 2014. Cette Constitution, ayant été approuvée par référendum populaire le 18 janvier 2014, a rétabli le système monocaméral, et le parlement égyptien fut nommé en 2016 "la Chambre des représentants".

Le présent parlement représente un essor sans précédent dans l’Histoire de la vie parlementaire égyptienne, vu les compétences qui lui sont conférées en vertu de la Constitution de 2014, et sa formation unique qui regroupe pour la première fois 90 femmes (soit 15% de ses membres), 9 personnes handicapées, 8 membres représentant les égyptiens résidant à l’étranger, outre la participation des jeunes sous l’âge de 35 ans dont la représentation correspond au quart des membres du parlement.

En fait, le parlement de 2016 est un signe distinctif dans l’Histoire de la vie parlementaire égyptienne, gravant en lettres d’or un nouveau chapitre de cette Histoire représentative respectueuse qui est une épopée nationale unique où l’Histoire témoigne de la profondeur et de la grandeur de l’expérience parlementaire égyptienne parmi les parlements du monde.

Le bâtiment du parlement

Le bâtiment du Parlement égyptien au cœur du Caire a une grande valeur historique et architecturale. Il est considéré comme une icône des valeurs et des principes pour lesquels le peuple égyptien a lutté, depuis plusieurs années.

Ce bâtiment, actuellement, abrite le Conseil des représentants et le Conseil consultatif, et il a été témoin d’événements importants dans l’histoire moderne de l’Égypte et de l’action nationale, depuis son ouverture en 1924 et après la promulgation de la Constitution de 1923, il a reçu le premier parlement égyptien moderne. Le samedi 15 mars 1924, la première session du Sénat et de la Chambre des représentants a été tenue dans ce bâtiment.

De plus de 70 ans de vie politique et parlementaire en Égypte, le parlement est un témoin vivant en ce qui concerne tous ces événements.

Le parlement a été construit dans un style qui combinait les styles architecturaux européens de la fin du XIXe et du début du XXe siècle et des influences islamiques dans l’architecture et les arts, et c’est pourquoi, il a une valeur artistique et architecturale générale.

Le design architectural du parlement est composé d’une salle principale ronde d’un diamètre de 22 mètres et d’une hauteur de 30 mètres, surmonté d’un dôme, et avec une partie ronde recouverte en verre au milieu.. Cette partie surmontée la shakhcheikha avec un dôme.. La shakhcheikha a quatre fenêtres et à l’extérieur du dôme, il y a des bandes qui représentent des unités décoratives proéminentes et répétées.. Au centre du cercle de l’intérieur, il est entouré de motifs végétaux qui représentent le style qui existe dans les années 20 à l’époque de la construction.. La salle se compose de deux étages, chacun avec un balcon..  Devant  la salle, on retrouve au milieu la devise de la République, la tribune présidentielle. A la salle, les nombreuses ailes sont rattachées, parmi lesquels, la salle pharaonique et le lieu de repos du président et du premier ministre.

Ces dernières années, le parlement comprend un autre bâtiment historique. Ce dernier était occupé par le ministère de l’irrigation et des travaux publics, et porte le même style architectural du parlement.

Pour préserver l’importance de  la  valeur architecturale et historique, il  existe des travaux d’entretien et de restauration qui sont en cours.

Les sources :
Le site du parlement égyptien