Discours du dirigeant Gamal Abdel Nasser lors du camp de jeunesse à Marsa Matrouh en 1953

Discours du dirigeant Gamal Abdel Nasser lors du camp de jeunesse à Marsa Matrouh en 1953

Cet article a été traduit par Abdelrahman Magdi 

 Révisé par Aya Mohamad

C’est avec grand plaisir que je visite votre camp et rencontre votre jeunesse. J’ai été impressionné par la pièce que vous avez présentée, car elle représente un exemple vivant de ce qui se passe aujourd’hui dans notre société égyptienne. En effet, certains se concentrent uniquement sur l’acquisition de leurs droits, oubliant ainsi leurs devoirs.

Vous, les jeunes, êtes les acteurs essentiels pour faire avancer le pays vers ses objectifs et ses aspirations. Chacun de vous doit connaître ses devoirs avant de revendiquer ses droits. Chacun de nous doit avoir confiance en lui-même, et, quels que soient les obstacles rencontrés, il ne doit pas dévier de son chemin. Tant que nous suivons la voie que nous avons tracée pour notre renaissance et que nous adhérons aux principes nationaux sur lesquels repose la révolution, nous atteindrons inévitablement nos objectifs et réaliserons nos aspirations.

Chaque individu fait face à des défis, mais en restant déterminé à suivre le bon chemin, il parviendra immanquablement à atteindre son objectif, pourvu qu’il demeure fidèle à des principes éthiques.

Chacun de nous doit avoir confiance en lui-même et en ses capacités, indépendamment de sa richesse ou de sa force physique. Un citoyen vertueux et convaincu de ses valeurs supérieures peut influencer son environnement de manière puissante et constructive. Il est à noter que notre retard et notre fatigue passés étaient souvent dus à notre manque de confiance en nous-mêmes.

Une personne vivant modestement peut souvent avoir un impact positif plus significatif sur son environnement que quelqu’un vivant dans un palais.

Certains pourraient se demander : « Quel est l’impact que je peux avoir sur la société malgré mes capacités limitées ? » Il est important de savoir que les actions vertueuses et leurs effets bénéfiques peuvent produire des résultats exceptionnels. Une nation est constituée d’individus, et lorsque ces individus s’améliorent, la nation s’améliore également.

Les longues années passées nous ont légué de mauvaises habitudes, parmi lesquelles l’égoïsme est encore répandu, ainsi que l’envie et la rancune. Souvent, les personnes qui réussissent sont critiquées plutôt que soutenues et encouragées, ou même imitées. C’est pourquoi nous devons tous nous faire confiance mutuellement, aider nos collègues autant que possible, et faire tout ce qui est en notre pouvoir pour inciter les autres à travailler pour le relèvement et la prospérité de notre pays.

Jusqu’à présent, nous ne pouvons pas prétendre avoir accompli une renaissance ou une révolution, car les enseignements de « Danube » persistent dans notre éducation et ses politiques imprègnent nos environnements culturels.

Aujourd’hui, si chacun de nous s’efforce dans son milieu de vie et de travail à améliorer le niveau de vie de sa communauté, le pays en bénéficiera à travers une série d’initiatives positives qui amélioreront les conditions de vie de manière générale pour tous.

Nous sommes encore au début du parcours, et il reste beaucoup à parcourir. Nous aspirons à ce que toute la population croie en elle-même, travaille, produise et comprenne ses devoirs avant ses droits. Nous devons garder ces principes à l’esprit pour atteindre les sommets de notre gloire.

Nous sommes une population de 22 millions de personnes. Parmi elles, seulement trois millions ont atteint des niveaux de prospérité, tandis que les 19 millions restants sont des agriculteurs vivant dans la pauvreté et la précarité.

Il est essentiel que chacun de nous change sa perception envers nos frères agriculteurs, en se rappelant que chacun aurait pu se trouver dans leur situation actuelle. Nous devons tous œuvrer ensemble pour améliorer tous les aspects de la vie des agriculteurs : culturel, économique, sanitaire et social.

Actuellement, notre priorité est de mettre en œuvre de grands projets d’infrastructure qui garantissent une vie décente pour l’ensemble du peuple égyptien, en particulier pour les agriculteurs. Ce petit nombre d’éduqués ne doit pas nous détourner de prendre soin de tous les citoyens.

Notre jugement ne devrait pas être basé sur la minorité éduquée et aisée, qui ne compte que trois millions de personnes, mais devrait plutôt se concentrer sur la majorité de la population.

En mettant l’accent sur cet objectif et en reconnaissant que la plupart de notre population souffre de pauvreté, d’ignorance et de maladies, nous avançons collectivement vers l’amélioration de toutes les strates de notre société lorsque nous œuvrons ensemble pour soutenir nos concitoyens et abandonner toute forme d’égoïsme. Ceci est le message que les jeunes doivent s’efforcer de mettre en œuvre : le fardeau repose sur vos épaules, jeunesse. Vous devez abandonner l’égoïsme, avoir confiance en vous-mêmes, et croire en votre capacité à travailler pour le bonheur et l’amélioration de notre peuple. Tant que vous êtes conscients de vos devoirs envers cette nation, vous pouvez contribuer à son progrès.

"À la suite de cela, un étudiant s’est présenté au vice-président et lui a demandé d’écrire un mot dans le magazine du camp) : « Je suis ravi de constater que la jeunesse égyptienne progresse vers l’autonomie, et je souhaite que nous persévérions sur la voie de l’excellence."