Le commerce de l'Égypte avec le bloc de l'Est s'est considérablement élargi, et il ne fait aucun doute que l'Occident a commis une erreur en gelant les avoirs égyptiens

Cet article a été traduit par Sarah Samir 

 Révisé par Aya Mohamad Abdel Fattah

Question de l'intervieweur : L'Égypte a-t-elle dépassé le point de non-retour dans ses relations avec la Russie ?

Président Nasser : Ce n'est pas vrai ; notre politique est indépendante. Quelle serait l'utilité de fuir une domination pour en tomber dans une autre ?! Jusqu'à présent, toutes les décisions concernant la politique égyptienne ont été prises ici, dans ce bureau, ni à Moscou, ni à Washington.

Le commerce de l'Égypte avec le bloc de l'Est s'est considérablement élargi, et il ne fait aucun doute que l'Occident a commis une erreur en gelant les avoirs égyptiens. J'accorde une grande attention à remédier rapidement au coup commercial porté par l'Occident à l'Égypte.

Il est possible d'arrêter la détérioration des relations entre l'Égypte et l'Occident et de rétablir les choses à leur état normal, mais la première démarche dans ce sens doit venir de l'Occident lui-même. Je pense que l'Occident a ignoré les aspirations du monde arabe et ses objectifs nationaux depuis la création du Pacte de Bagdad, et je crois que tous les Arabes n'accepteront aucune alliance à moins qu'elle ne soit purement arabe, excluant en particulier la Grande-Bretagne, en raison de leur forte aversion pour la domination coloniale qu'ils ont beaucoup souffert auparavant.

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Entretien du Président Gamal Abdel Nasser avec le journal "Herald Tribune" sur les relations de l'Égypte avec le bloc de l'Est le 30 août 1956