Le devoir qui nous a été confié est à la fois grave et immense

Le devoir qui nous a été confié est à la fois grave et immense

Cet article a été traduit par Sara Samir 

 Révisé par Aya Mohamad Abdel Fattah

Citoyens,

Au nom du président commandant, je m'adresse à vous : que Dieu bénisse ces foules qui exultent de joie et de bonheur. Devant l'honneur et l'accueil que vous m'avez réservés, je remercie et loue Dieu Tout-Puissant de m'avoir donné l'occasion de m'adresser à vous.

Le devoir qui nous a été confié est à la fois grave et immense. Les efforts énormes et les responsabilités majeures qui nous attendent semblent maintenant plus légers à mes yeux après avoir ressenti cet élan de patriotisme et d'enthousiasme débordant, ce qui me fait sentir que les grands espoirs qui bouillonnent dans mon cœur ne sont que le noble écho de vos sentiments. Les fardeaux que nous portons ne sont que des obligations imposées par votre patriotisme et votre héroïsme. L'Égypte occupe une place éminente et une position élevée dans l'histoire.

Citoyens,

Nous nous apprêtons à entrer dans une période décisive de l'histoire moderne de l'Égypte, et le monde entier nous regarde maintenant avec confiance retrouvée dans notre révolution sacrée, protégée par la providence divine qui a écarté les traîtres, permettant à cette révolution d’atteindre la souveraineté de ce grand peuple avec des pas prudents.

Citoyens,

Notre révolution est née des cœurs exaspérés par ceux qui gouvernaient ce peuple, suçant son sang et exploitant ses efforts pour satisfaire leurs désirs et leurs caprices, sous un roi décadent avide des plaisirs et des biens de ce monde, entouré d'une mauvaise compagnie qui le persuadait qu'il n'avait de comptes à rendre à personne.

Ainsi, notre révolution a été une colère pour Dieu et l'écho du sentiment populaire réprimé, entraînant la chute du roi, la fin de la corruption, de l'exploitation et de l'influence des partis. Le peuple s'est assis pour rédiger sa propre constitution. Les cœurs se sont ouverts jusqu'à la création du Comité de Libération, mobilisant les forces populaires sous la devise de l'union, de l'ordre et du travail.

Citoyens,

Cette révolution, ayant relevé la tête, ne la baissera plus jamais. La présence simultanée de l'occupation et de la révolution est une anomalie que ni la tradition révolutionnaire ni sa logique implacable ne peuvent accepter.

Citoyens,

Depuis que le fardeau nous a été imposé, nous luttons pour démanteler les piliers du colonialisme. Au sud, la bataille s'est terminée par l'autodétermination, mais ici, au nord, nous ne nous contentons pas de négocier, comme certains le prétendaient. Nous disons simplement : « Sortez de notre pays. »

Citoyens,

Seuls les enfants du Nil défendront le canal, et nous ne serons satisfaits que lorsque le dernier soldat étranger quittera notre terre bien-aimée.

Citoyens,

Nous disons simplement : « Sortez de notre pays. » Seuls les enfants du Nil défendront le canal, et nous ne serons satisfaits que lorsque le dernier soldat étranger quittera notre terre bien-aimée. Nous ne transigerons pas sur le droit de notre patrie, et nous n'accepterons aucune alternative à notre liberté.

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Discours du Béchameil Gamal Abdel Nasser à l'immeuble de la Direction de Beni Suef devant les foules rassemblées, en l'absence du Général Mohamed Naguib, le 27 mars 1953