Qui a combattu Napoléon lors de son invasion de l’Égypte dans le passé ?

Qui a combattu Napoléon lors de son invasion de l’Égypte dans le passé ?

Cet article a été traduit par Reem Hany 

 Révisé par Aya Mohamad Abdel Fattah 

Qui a combattu Napoléon lors de son invasion de l’Égypte dans le passé ?

Mes frères citoyens,

Je ressens une grande sérénité en voyant la force qui anime ces âmes pures et ces cœurs sincères. Lorsque je vois et ressens cette force, comme je l’ai vue et touchée aujourd’hui, je suis convaincu que nous atteindrons, avec l’aide de Dieu, les objectifs que nous nous sommes fixés.

Ce peuple fort, fier, pur et combattant croit en Dieu, en sa patrie et en lui-même. C’est le secret de notre force qui nous a toujours permis de triompher de nos ennemis, de vaincre les envahisseurs au fil du temps et de les chasser, vaincus et humiliés, de nos terres. C’est ce secret de force qui nous a permis de préserver notre pays pour nous et pour nos enfants.

Par le passé, qui a combattu Napoléon lors de son invasion de l’Égypte ? Qui a lutté contre les armées de Napoléon ? C’étaient les travailleurs, les paysans qui croyaient en eux-mêmes et en leur patrie, qui ressentaient que ce pays était le leur, et les hommes qui travaillaient pour leur pays et non pour l’exploiter ou exploiter son peuple. Ces caractéristiques ont toujours été celles de ce peuple, qui ont uni ses fils pour lutter contre les envahisseurs, les forces tyranniques, et les armées les plus puissantes. Et – mes frères – ce sont ces caractéristiques qui nous ont toujours permis de triompher.

Napoléon et ses armées sont arrivés dans cette ville, mais cela a-t-il été un motif pour répandre la peur ou la terreur dans les âmes et les cœurs ? Cela a-t-il poussé les habitants de la région d’Al-Manzala à annoncer leur soumission à Napoléon, celui qui a vaincu les armées du monde ? Absolument pas ! Pourquoi ? Parce que ce peuple a toujours eu confiance en lui-même, en son Dieu et en sa patrie. Ce peuple a agi pour la liberté de son pays, car il a toujours cru que la vie libre était son espoir, et l’objectif pour lequel il était prêt à se sacrifier et à donner son âme. C’est pourquoi cette ville s’est mobilisée avec ses fils, chacun armé de ce qu’il pouvait trouver sur son chemin ; ils se sont armés de bâtons, d’épées et ont affronté l’armée de Napoléon et son escadre. Quel fut alors le résultat ?

Le peuple libre, fier et croyant a triomphé, et les envahisseurs ont été vaincus ; cela s’est passé il y a 160 ans. Le peuple de cette région était un peuple bon, combattant, travailleur… un peuple qui faisait face à la domination, à l’exploitation extérieure et intérieure, et c’est pourquoi nous avons triomphé dans le passé.

C’est – mes frères – notre histoire proche et lointaine. En 1956, nous avons fait face au colonialisme, aux forces et aux armées coloniales. Les habitants de cette ville se sont portés volontaires pour aider ceux de Port-Saïd qui luttaient contre le colonialisme et l’agression, et ces habitants ont sacrifié leurs vies et leur sang pour la liberté.

Le peuple luttait contre le colonialisme en luttant contre l’exploitation, car il croyait que la lutte contre le colonialisme et ses alliés était indissociable de la lutte contre l’exploitation intérieure. Il croyait qu’il était nécessaire de vaincre le colonialisme et ses alliés pour pouvoir se libérer de l’exploitation et établir une justice sociale. Lorsque nous nous sommes débarrassés du colonialisme et de ses alliés, nous avons réellement commencé aujourd’hui – après 7 ou 8 ans – à pouvoir dire que nous avons agi, peut-être pas de la manière dont chacun aurait souhaité, mais malgré cela, nous avons doublé le revenu national en sept ans, et nous avons augmenté le revenu moyen par habitant de 70 %. Nous avons construit des usines, transformé notre pays d’un pays agricole en un pays industriel. Nos ennemis seront-ils contrariés par cela ou se rendront-ils ? Pourquoi le colonialisme et ses alliés dans cette région tenteraient-ils de comploter contre la République arabe unie ?

Bien sûr, ils ne peuvent pas accepter que la République arabe unie soit un exemple d’État ayant réalisé son indépendance, mis fin à l’exploitation, éliminé les exploiteurs, mis fin au colonialisme et à ses alliés, et trouvé la chance d’atteindre une société offrant un travail libre à des travailleurs honnêtes. Ils ne pourront jamais accepter cela ; ils ne pourront jamais accepter que notre volonté émane de notre terre, de notre pays, de notre conscience et de l’intérêt de notre peuple ; car ils sont habitués dans le passé à voir leur volonté dominer dans cette région. Ils ne seront jamais satisfaits de cela.

Ainsi, la guerre que nous menons contre le colonialisme et ses alliés dans la nation arabe est une guerre continue tant que la vie perdure, jusqu’à ce que nous nous débarrassions des alliés du colonialisme.

Nous connaissons plusieurs exemples à ce sujet ; en 1956, la Grande-Bretagne contrôlait la Jordanie, et le roi Hussein de Jordanie était connu comme un agent de la Grande-Bretagne, un protégé du colonialisme britannique. Le roi Hussein a déclaré en 1956 qu’il avait changé son nom, qu’il avait changé son orientation, qu’il s’était repenti de la trahison dans laquelle s’étaient engagés ses ancêtres, et qu’il allait devenir nationaliste et suivre le chemin de la nationalité et de l’honneur… Nous étions ravis d’entendre ces mots, et nous avons attendu de voir le résultat.

Le roi Hussein nous a rappelé une vieille histoire que nous connaissons peut-être… Il y avait autrefois un homme nommé Ali El-Gahsh qui vivait dans un pays, et les gens se moquaient de lui à cause de son nom. Il leur a dit : « Je vais changer mon nom. » Ils se sont réjouis pour lui ; tout comme nous étions contents pour le roi Hussein. Il est allé changer son nom et est revenu. Lorsqu’on lui a demandé : « As-tu changé ton nom ? », il a répondu : « Oui, j’ai changé mon nom. » On lui a alors demandé : « Et en quoi l’as-tu changé ? » Il a répondu : « Je l’ai changé en Hassan El-Gahsh. » (Rires).

La même histoire se répète. Le roi Hussein en 1956 nous a dit quoi ? Il nous a dit qu’il était devenu nationaliste. Nous étions contents… contents qu’il ait changé de chemin, celui qu’il avait suivi et que ses ancêtres avaient suivi. Mais en 1957, nous avons constaté qu’il était Hassan El-Gahsh comme il l’avait été Ali El-Gahsh. La même histoire, le même chemin. Nous, en tant que peuple, sommes peut-être un peuple qui rit, bon, mais nous ne pouvons pas nous moquer de nous. Un peuple qui rit et qui comprend, un peuple bon, ne permettra jamais au colonialisme de se moquer de lui. Changer son nom d’Hassan El-Gahsh à Ali El-Gahsh ne nous trompera pas sur le fond ; l’objectif est clair : tromper le peuple arabe, et le peuple arabe ne sera trompé par aucun âne du colonialisme. (Rires).

Les alliés du colonialisme dans cette région, nous les connaissons tous, et le peuple arabe ne sera jamais trompé car il connaît son chemin ; il doit se débarrasser du colonialisme, il doit se débarrasser des zones d’influence, il doit être maître de sa volonté, ses richesses doivent lui appartenir, il doit éliminer la réaction et l’exploitation, il doit hisser le drapeau du nationalisme arabe, et il doit construire son pays afin qu’il lui appartienne et qu’il puisse vivre une vie libre et digne. Que Dieu vous aide.

Que la paix soit sur vous et la miséricorde de Dieu.

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Discours du Président Gamal Abdel Nasser lors de la célébration de la victoire à Al-Manzala

Le 24 décembre 1960