L'Égypte et le Foyer africain pendant 55 ans entre la continuité et le changement (2)

L'Égypte et le Foyer africain pendant 55 ans entre la continuité et le changement (2)

— Cet article a été traduit par : Arwa Hatem

 L’Afrique après Gamal Abdel Nasser 

Après sa première présidence de l’Union africaine – anciennement Organisation de l’unité africaine – en 1964, la politique étrangère de l’Égypte a poursuivi son rôle actif sur le continent, tout en apportant son soutien à l’Organisation sous la présidence de Sadate. En 1977, l’Égypte a joué un rôle moteur dans les discussions du Sommet Arabo-africain. La diplomatie égyptienne est alors parvenue à consolider les relations et à renforcer la solidarité par une coordination étroite avec les pays arabo-africains. Le premier Sommet Arabo-africain, tenu en 1977, a rassemblé 65 pays arabes et africains au Caire. À cette occasion, deux déclarations politiques sur les principes de la coopération arabo-africaine dans les domaines économique et financier ont été adoptées, et une structure institutionnelle de coopération a été mise en place. Celle-ci comprenait : le Sommet, un Conseil des ministres arabo-africains, un comité permanent de coopération, une commission de coordination et une Cour arabo-africaine en tant qu’organe judiciaire.

Il convient de rappeler que le deuxième Sommet Arabo-africain s’est tenu en octobre 2010 à Syrte, en Libye, sous le thème « Vers un partenariat stratégique arabo-africain ». Le troisième sommet a eu lieu en 2013 au Koweït sous le slogan « Partenaires du développement et de l’investissement », tandis que le quatrième s’est tenu en Guinée équatoriale en 2016 sous le titre « Ensemble pour le développement durable et la coopération économique entre l’Afrique et le monde arabe ». Le cinquième sommet arabo-africain est prévu cette année à Riyad, en Arabie saoudite.

Sous la présidence de Moubarak, l’Égypte a adopté une politique caractérisée par la neutralité vis-à-vis des questions sensibles. Néanmoins, elle a continué à soutenir la Rhodésie – aujourd’hui le Zimbabwe – ainsi que l’Afrique du Sud dans leur lutte contre la discrimination raciale. Il est à souligner que l’Égypte et son peuple ont accueilli Nelson Mandela avec hospitalité, sa première visite à l’étranger après sa libération, à l’issue de 27 années de détention.

La politique de neutralité poursuivie par l’Égypte sous Moubarak correspondait à celle de l’Organisation de l’unité africaine dans la résolution des conflits. Elle s’est traduite notamment par une position équilibrée face au différend entre la Libye et le Tchad, ainsi qu’au conflit soudano-éthiopien lié à l’accueil par le Soudan du Front populaire de libération de l'Érythrée (FPLE). La présidence de l’Égypte de l’Organisation de l’unité africaine à deux reprises – en 1989 puis en 1993 – a été le fruit de cette politique de neutralité, en parfaite adéquation avec les principes fondateurs de l’Organisation.