Discours du président al-Sissi lors du sommet du Caire pour la paix

Discours du président al-Sissi lors du sommet du Caire pour la paix

Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Très Miséricordieux

Vos Majestés et Altesses, rois, princes et chefs d'État et de gouvernement, Excellences, messieurs les chefs de délégation,

Honorables invités,

Nous nous réunissons  aujourd'hui en des moments très difficiles qui mettent en épreuve notre humanité avant nos intérêts. Ces moments testent notre croyance en la valeur de l'homme et son droit à la vie en abordant les principes qu'on prétend adopter.

Je vous dis franchement que tous les peuples du monde entier, et pas seulement ceux-ci de la région du Moyen-Orient, attendent avec impatience nos positions en ce moment historique précis, le moment de l'escalade militaire actuelle, depuis le 7 octobre, en Israël et en Palestine.


L'Égypte condamne sans équivoque le fait de tuer ou d'intimider tous les civils pacifiques. En même temps, elle exprime son profond étonnement de voir le monde rester les bras croisés à une crise humanitaire catastrophique qui touche deux millions et demi de Palestiniens dans la bande de Gaza. Ces personnes sont soumises à un châtiment collectif, à un blocus, à la famine et à des pressions violentes pour les forcer à immigrer. Ces pratiques sont condamnées par le monde civilisé qui a conclu des accords et fondé le droit international et le droit international humanitaire pour les criminaliser et les empêcher de se reproduire. Cela nous pousse à réaffirmer notre appel à la protection internationale des Palestiniens et des civils innocents.

Permettez-moi de poser une question honnête :

 Où sont les valeurs de la civilisation humaine posées au cours des millénaires et des siècles ?

 Où est l'égalité entre les hommes, sans discrimination, sans distinction ou double standard ?

Depuis le début de l'offensive israélienne, l'Égypte a déployé des efforts acharnés, jour et nuit, pour coordonner et envoyer des aides humanitaires aux assiégés de Gaza. Elle n'a jamais fermé le terminal de Rafah, mais le bombardement israélien répété contre les Palestiniens a empêché le passage de ces secours. Dans ces conditions sur le terrain difficiles, j'ai convenu avec le président américain l’ouverture permanente du terminal de Rafah, sous la supervision et la coordination des Nations Unies, de l'UNRWA et de la Croix-Rouge palestinienne. Les aides seront distribuées, sous la supervision des Nations Unies, à la population de la bande de Gaza.

Mesdames, Messieurs 

Le monde ne doit pas accepter que la pression humanitaire soit utilisée pour forcer les Palestiniens à quitter leur pays.L'Égypte a confirmé, et réaffirme qu’elle refuse pleinement l’évacuation et et l’exode massif des Palestiniens vers les terres égyptiennes du Sinaï. En effet, cela ne serait que la fin définitive de la cause palestinienne, la fin du rêve d'un État palestinien indépendant, et un gaspillage pour la lutte du peuple palestinien, des peuples arabes et islamiques, et de tous les peuples libres du monde, au cours des 75 ans de la cause palestinienne.

Quiconque pense que le peuple palestinien, fier et résistant, veut quitter sa terre, même si cette terre est sous occupation ou sous bombardement, se trompe à comprendre la personnalité du peuple palestinien. Je tiens également à confirmer au monde clairement et sincèrement la volonté de chaque Égyptien : la liquidation de la question palestinienne, sans solution juste, n'aura pas lieu. En aucun cas, cela ne se fera au détriment de l'Égypte, jamais. 

Mesdames, Messieurs

Est-ce que le destin de cette région est de vivre éternellement dans ce conflit ?

Est-il temps de mettre fin à la source du problème du Moyen-Orient ?

Le moment n'est-il pas venu d'abandonner les illusions politiques selon lesquelles le statu quo est durable ? La situation de mesures unilatérales, de colonisation et de profanation de lieux sacrés et de déplacement des Palestiniens de leurs maisons et villages, et de la Sainte Jérusalem ?

L'Égypte a payé un prix énorme pour la paix dans cette région. Elle l'a initiée, quand la voix de la guerre était la plus forte. Elle l'a préservée seule, quand la voix des surenchères creuses était la seule. Elle est restée fière, menant sa région vers une coexistence pacifique fondée sur la justice.

Aujourd'hui, l'Égypte vous dit, avec des mots de conseil et d'honnêteté, que la solution au problème palestinien n'est pas l’évacuation, ni l’exode massif d'un peuple entier vers d'autres régions. La seule solution est la justice, en obtenant par les Palestiniens leurs droits légitimes, à l'autodétermination, à la dignité et la sécurité, dans un État indépendant sur leur terre, comme les autres peuples de la terre.

Mesdames, Messieurs 

Nous sommes confrontés à une crise sans précédent. Elle exige toute notre attention pour empêcher que le conflit ne s’aggrave. Cette crise menace la stabilité de la région et la paix et la sécurité internationales.

Nous sommes confrontés à une crise sans précédent qui nécessite toute attention pour éviter que le conflit ne s’étende au point de menacer la stabilité de la région, la paix et la sécurité internationales. C'est pourquoi je vous ai invités aujourd'hui à discuter ensemble et à travailler pour parvenir à un consensus précis, sur une feuille de route, visant à mettre fin à la tragédie humaine actuelle, et la relance du processus de paix à travers plusieurs axes :

Commençant par garantir l'acheminement complet, sûr, rapide et durable des aides humanitaires au peuple de Gaza, en passant immédiatement aux négociations sur la trêve et le cessez-le-feu, ainsi on doit démarrer urgemment les négociations pour relancer le processus de paix, afin de parvenir à la solution à deux États et d'établir un État palestinien indépendant, vivant côte à côte avec Israël, sur la base des résolutions de la légitimité internationale, tout en travaillant sérieusement au renforcement de l'autorité nationale palestinienne légitime, pour accomplir pleinement ses tâches dans les territoires palestiniens.

Mesdames, Messieurs,

Permettez-moi d’envoyer un message aux peuples du monde, dont les dirigeants sont conscients de l'immense responsabilité qui leur incombe. Ils voient de leurs propres yeux l'ampleur de la catastrophe humanitaire. Ils souffrent du plus profond de leur cœur pour chaque enfant innocent qui meurt à cause d'un conflit qu'il ne comprend pas. La mort lui vient d'une bombe ou d'un bombardement, ou elle vient lentement, d'une blessure qui ne trouve pas de remède, ou de la faim qui ne trouve pas de nourriture.

Laissez-nous envoyer un message d'espoir aux peuples du monde, que demain sera meilleur qu'aujourd'hui.

Merci et que la paix et la miséricorde de Dieu soient avec vous.