Nous nous sommes levés pour défendre notre patrie, et Dieu était avec nous

Cet article a été traduit par Sara Samir
Révisé par Aya Mohamad Abdel Fattah
Citoyens :
Je m'adresse à vous à un moment significatif de l'histoire du peuple égyptien, un moment où la tempête qui s'est amassée à l'horizon de notre pays a commencé à souffler de toutes parts, cherchant à déraciner nos plantations, à détruire nos maisons et à anéantir en quelques heures ce que nous avons mis des années à construire en termes de civilisation et de développement.
Une tempête tyrannique et violente, dont le but était l'extermination, et qui ne se satisfaisait d'aucune alternative. Elle ne cherchait pas seulement à blesser ou à nuire ; dans sa haine sanguinaire, elle était déterminée à tuer. Elle ne voulait quitter cette terre qu'après s'être assurée que tout ce qu'elle laissait derrière elle n'était que débris et cendres. Mais Dieu était avec nous face à la tempête, et Sa justice, exalté soit-Il, refusait d'être du côté des oppresseurs contre nous. Son esprit sacré nous a touchés, et les qualités les plus nobles qu'Il a déposées dans nos âmes et nos cœurs se sont révélées pour affronter les pires instincts de leurs cœurs et de leurs âmes.
Nous nous sommes levés pour défendre notre patrie, et Dieu était avec nous. Dieu était notre guide, notre gardien et notre mentor, et Sa direction, Sa protection et Sa sagesse ont guidé nos pas vers la réussite. Nous avons réussi grâce à nos frères qui ont transformé chaque capitale arabe, et même chaque ville arabe, en un front de combat pour repousser l'armée d'invasion et rapprocher le jour de sa défaite totale.
Nous avons réussi grâce à nos amis qui se sont mobilisés pour nous soutenir dans chaque pays libre, croyant que la force ne peut être un arbitre dans aucun conflit international, et que le droit doit prévaloir sur les armes.
Nous avons réussi grâce à nous-mêmes en comprenant dès le premier instant que la paix n'est pas la soumission, et que le combat nous est imposé par Dieu, pour l'humanité, pour la patrie, pour nos enfants et nos petits-enfants.
Ainsi, nous avons tous pris les armes, une nation entière se lançant dans la bataille, et face à elle, de l'autre côté de la ligne de combat, se trouvait la plus grande coalition de forces liguées contre un seul peuple. Et dans les heures les plus sombres de cette épreuve, nous savions avec une conscience éclairée qu'il n'y avait d'autre option que la victoire.
La volonté de victoire a triomphé de tous les obstacles, aussi difficiles soient-ils. Et la victoire n'a pas été simplement le retrait des envahisseurs, mais bien la réalisation des objectifs initiaux pour lesquels la bataille a été engagée. Ainsi, la victoire a été l'affirmation de notre droit à l'indépendance et la confirmation de notre droit à la propriété du canal.
Ainsi, la tempête tyrannique et violente n'a pu nous atteindre. Nos plantations, qu'ils voulaient déraciner, sont aujourd'hui plus abondantes et plus verdoyantes. Nos maisons, qu'ils voulaient détruire, sont aujourd'hui plus grandes et plus élevées. Notre développement, qu'ils voulaient anéantir, est aujourd'hui plus profond et plus majestueux.
De plus, cette tempête a été une occasion qui a élargi et approfondi l'expérience spirituelle de notre peuple. Nous sommes sortis de cette épreuve gigantesque plus forts, avec plus d'espoir, plus de sincérité et plus de clarté dans nos sentiments. Même le ressentiment envers nos ennemis, qui ont fomenté le mal contre nous, dirigé des armées vers notre pays et poussé la tempête dans notre direction, n'a pas trouvé sa place dans notre conscience alors que nous voyions ces ennemis tomber un à un, sombrer dans la honte et l'oubli, alors qu'ils cherchaient la gloire et la renommée à nos dépens et à ceux de notre avenir.
Citoyens :
En ce jour, à cette heure, une seule parole me vient à l'esprit, que je dis et que vous dites avec moi : Alhamdulillah.
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Discours du Président Gamal Abdel Nasser à l'occasion de la Journée des Héros à Port-Saïd
28 octobre 1957