Parka Nginombi

Parka Nginombi

Cet article a été traduit par Basant Badr

 Révisé par Aya Mohamad Abdel Fattah 

Écrit par Krebso Diallo

Qui a mené une rébellion rurale (insurrection pacifique) pour protester contre l'esclavage et l'exploitation des Africains dans la construction de chemins de fer et les plantations d'hévéas dans les anciennes colonies françaises d'Afrique équatoriale et du Cameroun. En 1928, Barca Nginombe, un chef spirituel africain des croyances traditionnelles, a organisé une désobéissance pacifique contre l'occupation française pour protester contre le recrutement forcé des populations locales dans la construction des chemins de fer et la collecte de caoutchouc, ainsi que contre les mauvais traitements infligés par les entreprises européennes qui détenaient le pouvoir. 350 000 Africains ont participé à cette désobéissance, marquant ainsi une unité sans précédent dans une colonie sous contrôle français en Afrique.

Nginombe fut tué par une patrouille militaire française, déclenchant ainsi la lutte armée contre l'armée d'occupation, les commerçants et entrepreneurs français, les fonctionnaires coloniaux, ainsi que les chefs et soldats locaux qui travaillaient pour les Français. Les populations locales ont ensuite pris le contrôle de plusieurs villes, incendiant et expulsant tout ce qui symbolisait le colonialisme français.

De 1928 à 1931, la rébellion s'est propagée de manière asymétrique jusqu'au Cameroun et au Congo-Brazzaville. L'administration coloniale française a alors fait appel au soutien militaire des pays européens et a tenté de recruter de force des indigènes pour combattre les rebelles. Cependant, beaucoup ont refusé, préférant quitter leurs villages et se réfugier dans les profondeurs des forêts pendant toute la durée du conflit. Certains ont rejoint les rangs des rebelles tandis que d'autres ont utilisé la forêt comme cachette. La résistance vaillante de la population locale a fini par épuiser les soldats français, qui, incapables de supporter la chaleur et le terrain des forêts, furent contraints de se rendre et de négocier. Cependant, les écrits et témoignages sur ce soulèvement révolutionnaire sont très peu nombreux.

Le conflit dans les colonies africaines contre les occupations occidentales a pris une dimension de lutte des classes, car les structures ethniques et tribales voyaient leurs privilèges, et parfois leur existence même, piétinés, les poussant ainsi à s'opposer à l'occupant. Il ne s'agit pas ici de minimiser l'importance historique de ce mouvement, car son développement a contribué, à travers de nombreuses étapes, à l'indépendance des colonies.

Coordinatrice de la langue française, Aya Mohamed Abdel Fattah.